En 2015 sortait un rapport de la Dares sur “les métiers de 2022”.
Cette étude se basait sur la perspective des départs en retraite pour estimer les métiers qui allaient recruter.
Elle prévoyait différents types de scénarios, laissant imaginer une moyenne de 735 000 à 800 000 postes vacants en 2022, notamment dans le tertiaire et le numérique.
2022 est là, et le contexte a changé. Le numérique a pris une ampleur toute nouvelle du fait de l’épidémie de COVID-19.
Comment faire, aujourd’hui, pour anticiper les métiers de demain dans votre organisation, et mieux les accompagner ?
Voici quelques données à maîtriser pour faire les bons choix.
2022, l’année des 800 000 emplois à pourvoir
La Dares prévoyait en 2015 que 2022 verrait apparaître 800 000 emplois à pourvoir, dont 80% de remplacements de départs en retraite.
Avec la digitalisation des services, certains métiers devaient recruter davantage que d’autres, notamment dans le tertiaire, la santé et les nouvelles technologies.
Le contexte de la pandémie de COVID-19 se dresse cependant comme un imprévu dans ces plans.
Quels vont vraiment être les emplois les plus recherchés d’ici 2022 ?
1 / La tertiarisation des emplois, une tendance plus forte que jamais
Si le télétravail s’est aussi bien implanté pendant les confinements dus au coronavirus, c’est aussi parce que de nombreux emplois concernés relevaient du secteur tertiaire.
Tout laisse donc penser que les métiers du commerce, du soin et du service à la personne continueront à recruter en 2022.
Il peut s’agir aussi bien de métiers marchands, que non-marchands : auxiliaire de vie, aide à domicile, aide-soignant, assistante maternelle et employé de ménage.
Les métiers liés à la petite enfance ont toutes les chances de connaître un bel essor, étant donné les manquements constants dans ce domaine, et les départs en retraite.
Il est d’ailleurs possible d’imaginer des évolutions de poste dans ce secteur, vers le management ou la coordination d’équipe.
L’étude de la Dares prévoyait en outre une forte vague de recrutement de commerciaux en 2022.
Cette tendance pourrait bien se concrétiser, vu que le marché était déjà en tension en 2020. Les individus concernés vont cependant faire face à de nouveaux défis post-crise sanitaire.
Les profils dotés de soft-skills telles que l’écoute et l’empathie pourraient bien être privilégiés, vu que les enjeux liés à la réassurance des clients et à la fidélisation vont être plus forts que jamais.
Il va aussi s’agir de former les collaborateurs en poste aux outils digitaux du commerce version 2022.
La formation aux sales techs va donc s’imposer, tant pour ce qui relève de l’onboarding que du marketing automation, des social tools, de la gestion de la relation client, des données clients ou du contract management.
2 / Les nouvelles technologies, inévitables
En 2015, la Dares estimait que les nouvelles technologies permettraient la création de 220 000 emplois supplémentaires.
Les postes d’ingénieurs informatiques et d’administrateurs de réseaux devaient être particulièrement concernés.
Force est de constater que cette prévision avait tout de la prophétie, étant donné le contexte de 2021.
L’expansion du télétravail due aux différents confinements a fait les beaux jours des cyberpirates.
Les attaques informatiques se sont multipliées, imposant aux entreprises de professionnaliser davantage leur lutte contre les hackers.
Même les TPE et PME sont particulièrement touchées par le phénomène, car les pirates les savent moins préparées.
Il ressort de cette situation que les formations à la cybersécurité devraient se développer de façon exponentielle.
Les jeunes profils issus de cursus en ingénierie informatique, en sécurité informatique ou en data science ont toutes les chances de trouver des postes intéressants, dans lesquels ils évolueront rapidement.
Dans ce secteur, il y a effectivement toujours plus de postes à pourvoir que de candidats.
De nouveaux métiers devraient même bientôt s’implanter, comme lesdits « prévisionnistes de cyber-catastrophes », ou les « défenseurs d’identité numérique ».
Les mises en garde du Future of Job Report du Forum économique mondial de 2020
Le Forum Économique Mondial (FEM) a sorti en 2020 un rapport sur le futur du travail dans le monde.
Celui-ci prend la mesure des conséquences du COVID-19 sur les parcours professionnels, et en conclut les remarques suivantes :
- La création d’emplois mondiale devrait ralentir, tandis que leur destruction s’accélère. C’est particulièrement le cas pour la main-d’œuvre industrielle, où les hommes vont de plus en plus se voir remplacer par les machines et les algorithmes.
- Les compétences les plus recherchées ont évolué vers les soft skills, et concernent la capacité à avoir un esprit critique, à être autonome dans ses apprentissages, à tolérer le stress et à se montrer flexible dans son organisation.
Autant de savoir-être qu’on attend également des collaborateurs dans le cadre du télétravail et de la formation à distance.
- Les individus recherchant des formations en ligne sont quatre fois plus nombreux qu’avant la pandémie.
Dans tous les secteurs, la transformation digitale des organisations s’accélère.
Les salariés cherchent à booster leur développement personnel, quand les personnes au chômage privilégient l’acquisition de compétences numériques.
- Dans les 5 années à venir, la crise économique devrait limiter les possibilités de reconversion professionnelle, mais aussi les de formation permettant la mobilité interne.
Le FEM estime pourtant que 50% des travailleurs en poste vont avoir besoin d’une requalification.
- Les employeurs restent cependant optimistes, et espèrent une reconversion ou une mobilité interne pour 70% de leurs employés d’ici 2025.