Retour sur la nouvelle définition de l’action de formation
La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a bouleversé la formation professionnelle.
L’action de formation se définit maintenant comme un parcours de pédagogie dont le but est d’atteindre un objectif professionnel.
L’action de formation va pouvoir se réaliser à distance ou en situation de travail.
On note ainsi la disparition du terme “programme” remplacé dorénavant par “objectif professionnel”.
L’action de formation s’élargit et englobe de nombreuses modalités d’apprentissage, que ce soit en distanciel et présentiel : formation tutorée en situation de travail, MOOC, partage d’expérience, de pratiques, ces situations doivent être intégrées au sein d’un parcours visant des objectifs professionnels déterminés en amont.
L’objectif est à l’origine de l’action de formation qui permet plus de pertinence, une meilleure opérationnalité, une adaptation accrue aux besoins des entreprises et des apprenants.
La nouvelle définition de l’action de formation
La loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a profondément réformé la formation professionnelle. Parmi les bouleversements, nous retrouvons notamment une modification des modes de financement de la formation et du rôle des OPCA qui ont laissé la place aux OPCO. Quels sont les objectifs visés par cette loi ?
Il y a deux enjeux majeurs :
- L’obligation de formation de l’employeur ;
- Le financement d’une action de formation (le financeur doit considérer la formation comme une véritable action de formation au sens juridique du terme).
Pour qu’une action de formation soit reconnue en tant que telle, celle-ci doit répondre à certains critères, notamment de qualité.
Dorénavant, cette action de formation englobe un domaine plus vaste appelé action de développement des compétences.
Notez que sa mise en œuvre respecte obligatoirement certaines procédures et autres modalités.
Il faut comprendre que dans cette nouvelle définition de l’action de formation, le législateur cherche surtout à sécuriser la formation professionnelle et les innovations qui en découlent.
Les actions de formation
S’il fallait donner une définition simplifiée de l’action de formation, nous dirions qu’il s’agit d’un parcours de formation visant un objectif professionnel, réalisé pendant le temps de travail, ou bien à distance.
La loi définit 4 objectifs qui concourent au développement des compétences des collaborateurs :
- Actions de formation ;
- Bilans de compétences ;
- Validation des acquis de l’expérience (VAE) ;
- Apprentissage.
La formation doit permettre l’insertion et la réinsertion professionnelle des travailleurs, elle doit également garantir le maintien dans l’emploi des salariés, le développement des compétences, le développement économique et culturel, la sécurisation des parcours professionnels et l’accès à la promotion sociale.
Soulignons que la notion de compétences est importante.
En effet, n’entrent pas dans le champ de l’action de formation au sens légal, des formations qui seraient sans relation avec une mission professionnelle bien définie.
Ainsi, les formations en lien avec la gestion du stress, le bien-être au travail, les arts, le sport ou les loisirs ne sont pas considérées comme une acquisition de compétences en lien avec un poste de travail.
Mise en œuvre et modalités de l’action de formation
Rappelons que la notion de programme de formation a disparu au profit de la construction d’un parcours de formation ayant pour but l’atteinte d’objectifs professionnels.
Une convention est signée entre l’acheteur et l’organisme de formation pour la réalisation des actions de formation, des bilans de compétences, de la validation des acquis de l’expérience et des apprentissages.
La nouvelle définition de l’action de formation et ses décrets d’application nous éclairent sur les nouvelles modalités.
Indépendamment des actions classiques en salle et en présentiel, il faut à présent ajouter d’autres options possibles :
- E-learning ;
- Blending-learning ;
- FOAD ;
- Serious games ;
- MOOC ;
- Tutorat ;
- Coaching ;
- etc.
Finalement, au-delà du moyen employé, c’est bien la poursuite d’un objectif professionnel défini qui prévaut.
Cette loi a pour but de favoriser l’innovation pédagogique qui, par le passé, souffrait de difficultés de financement dès lors qu’elle sortait du cadre préétabli.
Cette loi permet donc de s’adapter aux besoins de chacun, que ce soit en termes de compétences à acquérir comme aux moyens de se former.
La nouvelle définition de l’action de formation a donc un intérêt majeur : rendre les formations proposées pertinentes, plus opérationnelles, et répondant à des besoins spécifiques de l’entreprise et des collaborateurs, avec des moyens innovants et adaptés à chacun.
Notez que les décrets définissent les procédures à respecter, notamment pour l’Afest (Action de formation en situation de travail) et la formation en e-learning.
Ce qu’il faut retenir de l’action de formation
Résumons à présent ce que doit contenir toute action de formation :
- Définir les objectifs professionnels ciblés ;
- Préciser les modalités établies ;
- Recenser les ressources humaines et pédagogiques mises à disposition ;
- Détailler les procédures d’évaluation ;
- Établir les éléments prouvant le déroulement de l’action de formation adaptée aux processus mis en œuvre.
À travers cette nouvelle définition de l’action de formation, le gouvernement attribue des objectifs essentiels.
L’action de formation doit « libérer l’innovation pédagogique, encourager les formations innovantes et simplifier la formation en situation de travail. ».
Finalement, la définition de l’action de formation influe fortement sur la politique de formation des entreprises et sur les offres des organismes de formation.