Formation continue et ressources humaines : quelles bonnes résolutions prendre…  et tenir en 2023 ?

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Vous n’avez pas vu 2022 filer ? Nous non plus.

C’est pourtant déjà l’heure des bonnes résolutions, la première d’entre elles étant d’essayer, cette année, de les tenir.

Pour vous aider dans cet exercice rituel voici dix propositions.

À méditer pour la nouvelle année qui s’annonce…

En 2023, au travail, on sera bien

En 2023, au travail, on sera bien
La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) est l’un des sujets majeurs de ces dernières années.
Un élan qui ne reculera pas en 2023. D’où l’importance de se fixer quelques objectifs pour progresser sur cette thématique, bien qu’en y regardant de plus près, directement ou indirectement, tout ramène à la QVCT.

N°1 Essayer la bienveillance en entreprise

Il y a encore quelques années, la bienveillance – vouloir le bien pour autrui – en entreprise était un concept qui, au mieux, faisait sourire, et au pire, déclenchait le mépris de ses interlocuteurs.

Quoi qu’il en soit, le sujet était balayé d’un revers de la main.
Mais ça, c’était avant, comme dirait l’autre.

Aujourd’hui, la bienveillance fait plutôt partie des valeurs cotées dans le monde professionnel.
Selon une étude du cabinet Deloitte, 86% des salariés estiment ainsi qu’elle doit être la base de la culture de l’entreprise.

La bienveillance contribue de manière directe à améliorer l’ambiance de travail, à mettre les collaborateurs en confiance et à leur procurer la sécurité psychologique dont ils ont besoin, à diminuer l’absentéisme, mais également à stimuler leur productivité.
Eh oui, c’est un cercle vertueux.

Quelques pistes d’actions : respecter les personnes candidates lors d’entretiens d’embauche même si certains profils semblent inadéquats, féliciter ses équipes et plus globalement développer la culture du feedback au sein de l’organisation, soutenir les individus dans leurs projets, comme par exemple celui de prendre des bonnes résolutions !

N°2 La déconnexion, vous connaissez ?

Parmi les thématiques chères aux employés : l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle.
Les personnes qui s’épanouissent en étant mariées à leur travail sont de plus en plus rares.
Pourtant, dans les faits, certaines ont encore du mal à franchir le pas et à s’émanciper de la pression imposée par la vie de bureau.

Votre rôle en 2023, si ce n’est pas déjà le cas, pourrait être de les y aider.
Par exemple en sensibilisant le personnel à la déconnexion, qui est même un droit au sens légal du terme.
Ou encore en traquant les remarques culpabilisantes lorsque quelqu’un quitte son poste à l’horaire normal.
Pourquoi ne pas charger le responsable de formation d’élaborer un parcours en micro-learning sur le sujet ?

N°3 Créer un environnement sûr et inclusif

Que chaque salarié se sente à son aise, puisse trouver sa place au sein du collectif et révéler tout son potentiel s’impose également comme l’un des enjeux de la QVCT en 2023.
Mot d’ordre : l’inclusion, qui fait partie des sujets de préoccupation des 18-34 ans.

Petit rappel, l’inclusion dans l’entreprise consiste non seulement à prévenir les discriminations liées au genre, à l’âge, à l’origine sociale, à la couleur de peau, à la culture, au handicap, aux convictions, etc., mais en plus à favoriser la diversité.
Plusieurs dispositifs publics accompagnent ce mouvement.

L’inclusion peut se penser à toute strate de l’organisation et s’appliquer à de nombreux processus.
Le recrutement sans CV se révèle, par exemple, un bon moyen de se doter de profils variés, complémentaires, et d’éviter de travailler avec une équipe de clones.

Pour travailler plus spécifiquement sur la culture d’entreprise, vous pouvez programmer un audit de vos pratiques, lancer des groupes de réflexion autour, proposer des défis inclusifs à vos équipes de manière à les sensibiliser dans une ambiance bon enfant.

Sur sa page Linkedin, Laura Driancourt, cofondatrice de Projet Adelphité, un cabinet qui aide les entreprises à adopter l’inclusion, conseille également de réserver une tolérance zéro aux propos discriminatoires en incitant les témoins à condamner et les victimes à s’exprimer.

Conclusion, cette année, il faut savoir prendre position.
Une entreprise en phase avec son environnement

L’entreprise n’est pas une bulle en suspension coupée du monde.
C’est tout l’inverse. Elle doit être poreuse pour capter les tendances, les besoins, les changements et les anticiper autant que possible.

Les questions environnementales font parties des sujets dont les acteurs économiques doivent s’emparer.
Pour se préparer mais aussi parce que les collaborateurs sont aussi des citoyens sensibles à la valeur et au sens des choses.

En témoigne la proportion de salariés inquiets face aux conséquences du dérèglement climatique, qui menace 80 millions d’emplois à l’échelle mondiale d’ici 2030 et promet de gréver la productivité.
L’enjeu écologique, comme d’autres de la RSE, n’exclut donc en rien celui de performance.

N°4 Impulser la transition écologique

En tant que responsable des ressources humaines ou dirigeant d’entreprise, il relève donc de votre responsabilité d’impulser la transition écologique dans vos murs.

Afin d’enraciner les bonnes pratiques, mieux vaut commencer à la base, par des gestes simples à l’impact relativement minime sur la charge de travail des collaborateurs.
Exit les mails juste pour dire bonjour ou merci. Pour information, le coût carbone de ce type de message s’élève à 4 g de CO2 et entre 8 et 10 millions sont envoyés par heure.

Se lever du bureau pour une visite en personne, c’est bon pour la relation humaine, la planète et les crises de sciatiques !
Bien sûr, une fois les premiers objectifs atteint, n’oubliez pas d’élever le niveau d’ambition et d’action.

N°5 Sensibiliser aux questions environnementales

La formation constitue à ce titre l’un des leviers les plus efficaces de la transition écologique au sein de l’entreprise.
Nombreux sont ceux à vouloir, sincèrement, se préoccuper de l’environnement mais à avouer de grosses lacunes pour en cerner les tenants et les aboutissants.

Pour répondre à ce besoin de comprendre et de savoir comment agir exprimé par leur employés, certaines entreprises se sont dotées de plateformes de formation dédiées, à l’instar de la Climate School et de ses deux parcours en micro-learning.

Une approche intéressante en particulier pour les membres des Conseils sociaux et économiques (CSE) : depuis le 25 août, leur champ d’influence s’est élargi et ils peuvent désormais émettre des préconisations en matière d’impact environnemental de l’entreprise.

N°6 Des formations durables

Il y a ce que l’on transmet et comment on le transmet.
L’ingénierie de vos parcours de formation peut elle aussi être examinée à travers le prisme de la transition écologique.

Il est ainsi possible de concevoir des contenus durables pour les formations e-learning en repensant leur cycle de vie.
Cela tient en quelques mots : archiver, améliorer, revaloriser.
Comme les compétences, les contenus de formation s’upcyclent.

Pour développer ses parcours d’apprentissage, le responsable formation/ingénieur pédagogique peut également réfléchir comme un programmeur informatique : en arborescence.
Cela permet de visualiser les liens entre contenus pertinents, faciles à mettre à jour ou plus statiques, spécifiques ou alors pouvant s’intégrer à un tronc commun.

Enfin, si l’entreprise fait développer ses propres outils de formation, il peut être opportun de se tourner vers conception numérique responsable.
Et pourquoi ne pas en profiter pour former le staff informatique à ces méthodes ?
Des compétences pour une organisation performante.

En 2023, l’apprenance est toujours l’une des notions clés de la performance des entreprises.
La bonne résolution : inscrire la montée en compétence des collaborateurs, non plus dans une temporalité ponctuelle mais dans un processus continu.

N°7 Faire le point sur les nouvelles tendances e-learning

Pour décrocher le titre d’organisation apprenante, il est nécessaire aux fonctions RH et formation de maintenir à jour leurs propres connaissances.
Le vaste champ de l’e-learning fait partie des domaines à maîtriser afin de répondre aux besoins et demandes des employés.

Vous n’avez jamais participé au salon Learning Technologies France ?
L’édition 2023, les 1er et 2 février, vous en donnera peut-être l’occasion.

Deux cent cinquante exposants, presqu’autant d’intervenants et plus d’une centaine de conférences sur des sujets aussi variés que la formation immersive, l’évaluation en ligne des candidats, l’open éducation ou encore sur l’empowerment des salariés et la mutualisation des contenus de formation au sein d’un même réseau, devraient permettre aux plus curieux de se remettre à jour.

N°8 Faire le point sur les nouvelles tendances e-learning

Selon une enquête Amazon et Workplace intelligence, 80% des employés placent l’amélioration de leurs compétences en première place de leurs priorités pour 2023.
En tant qu’entreprise investissant avec conviction dans la formation continue, plan de développement des compétences à l’appui, faites-le savoir.

Les réseaux sociaux représentent de formidables amplificateurs, il faut savoir en profiter.
Promouvoir ses formations, au même titre que son entreprise en général, sur des plateformes comme Instagram, que les jeunes collaborateurs et candidats à l’embauche utilisent probablement, permet de montrer à sa communauté d’employés que l’on agit.

Comme la créativité y est de mise, on affiche également une image moins rigide de l’entreprise et on démontre que l’on partage les mêmes codes.
Une façon de valoriser sa marque employeur, en incitant sans contraindre.

N°9 Développer le mentorat

Dernière résolution de notre liste, la mise en place de programmes de mentorat au sein de l’entreprise.
Le mentorat se base sur une relation d’apprentissage et d’échange entre un salarié plus expérimenté, le mentor, et un autre en quête de développement, le mentoré.

Certains collaborateurs sont demandeurs de ce type de relation et montrent une réelle appétence à élaborer un plan de carrière et à le faire progresser.
Pourquoi ne pas le leur permettre ? Les deux parties y gagnent en ouverture et en reconnaissance.
L’entreprise améliore sa culture globale et oeuvre à la transmission et à la rétention des compétences.

Paroles d’experts

Quelles bonnes résolutions les entreprises pourraient-elles prendre en 2023 pour faire progresser la formation professionnelle continue et la compétence ?
Voici les réponses de trois spécialistes de la formation et de la conduite du changement des organisations.
De quoi vous inspirer pour la nouvelle année.

Philippe Rion, formateur en management, coaching et communication, et coach en Action learning

Pour 2023, Philippe Rion préconise de stimuler « la cohésion et l’engagement des collaborateurs par des sessions de travail en intelligence collaborative » combinées à « des perfectionnements ou des apprentissages de compétences humaines et transverses ».
Mais aussi, « un cocktail d’andragogie, de règles pour maximiser les échanges, d’objectifs, de compétences choisies et de l’action ! »
En bref : « Maximiser l’apprenance ».

Gaël Chatelain-Berry, auteur, conférencier et pionnier du feelgood management en France

La première des bonnes résolutions que doivent prendre les entreprises ?
« Former les managers ! » Pour cet expert en gestion d’équipe, « elles sont loin d’avoir une communauté de managers au top. Il faut libérer la parole et faire monter la qualité de management par les salariés.
Dans certaines entreprises, ces derniers évaluent leur manager chaque trimestre et l’effet est extrêmement bon. Cela permet d’identifier quel manager doit être formé et sur quel point ».
Et d’espérer : « Ce serait une belle évolution pour 2023 ».

Tiphaine Ruppert - Skills Mag
Tiphaine Ruppert-Abbadi
Tiphaine Ruppert-Abbadi
Journaliste en presse écrite pendant près de dix ans en France, je travaille désormais comme rédactrice depuis un pays où le soleil brille au moins 300 jours par an. Transmettre et partager l'info, mais aussi les savoirs et les compétences font partie des choses qui m'animent dans le métier que j'ai choisi. Un leitmotiv que je retrouve forcément quand il s'agit d'aborder les questions de formation professionnelle.

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