Un ordinateur, une tablette ou un smartphone en lieu de salle de cours. Une vidéo ou un podcast plutôt qu’un formateur.
Un accès partout et à tout moment à la place d’un calendrier fixe. La formation à distance ou e-learning fait désormais partie du quotidien des entreprises et de leurs salariés.
Avec les confinements successifs liés à la pandémie de covid-19, l’e-learning a connu un coup d’accélérateur notoire. D’après le baromètre 2021 réalisé par le cabinet Cegos, 65 % des entreprises ont choisi d’organiser des formations distancielles entre 2019 et 2020. Et selon l’ISTF, la part de structures séduites par des cursus 100% dématérialisés a doublé entre ces mêmes années, passant de 18 à 31%.
À l’échelle mondiale, le marché des systèmes de gestion de l’apprentissage affiche, quant à lui, sans complexe des valeurs à neuf zéros : selon les chiffres 2018 de Businesswire, le secteur devrait ainsi atteindre les 64 milliards de dollars sur la période 2018-2023 ; 325 milliards à horizon 2025.
La menace sanitaire et ses contraintes s’atténuant, c’est désormais l’hybridation qui a le vent en poupe. Mais hors de question de revenir en arrière et d’abandonner la flexibilité et autres avantages que l’e-learning confère à tous, notamment les grosses entreprises dont la standardisation des process conditionne le fonctionnement à toutes les strates.
Les plateformes, des outils tout-en-un
Les solutions d’apprentissage à distance sont multiples et il serait plus juste de parler d’e-learnings au pluriel. MOOC, SPOC, SOOC, micro, blended ou encore adaptive learning : quelques grandes familles de dispositifs existent, dont certaines tiennent intrinsèquement compte des défis d’une entreprise et de ses besoins en compétences.
Aussi, le responsable formation, confronté à la construction de son plan de formation, devra-t-il opérer un choix au regard des enjeux précis des équipes, des objectifs de l’organisation et de l’enveloppe dédiée. Tout particulièrement en distanciel, un parcours pédagogique et ses finalités doivent coller à la réalité de l’entreprise afin de trouver l’agencement idoine.
Cependant, la technique revêt également son importance et découle d’une même stratégie. Se munir des bons outils pour mettre en place les bonnes actions paraît essentiel.
Les plateformes dédiées à l’apprentissage à distance apportent un élément de réponse concret aux responsables formation et ressources humaines officiant au sein d’entités de taille conséquente. En la matière, affirmer que l’offre a été décuplée est un euphémisme. Ainsi, dans les années 90, le nombre de plateformes de formation à distance s’élevait à sept. Elles sont aujourd’hui plusieurs centaines… et trouvent preneurs puisque 90% des grosses entreprises disent y recourir.
Il existe plusieurs types de plateformes, principalement les learning management systems (LMS), les learning content management systems ou LCMS, et les learning experience platforms (LXP).
Les LMS est le système historique de l’apprentissage en ligne. Les grosses entreprises les connaissent bien et la plupart en sont équipées. Ces outils offrent l’avantage de la polyvalence, de la centralisation et de l’automatisation de certaines tâches. Ils permettent à la fois d’organiser, gérer et diffuser les contenus de formation.
Les LCMS, sorte de version augmentée des précédents, permettent de créer ses propres contenus de formation. Ils combinent les fonctionnalités de diffusion et de suivi des LMS à celles des solutions-auteurs. Comme leur nom l’indique, ces technologies-là sont consacrées à la conception de modules d’e-learning et d’évaluation.
Les LXP, quant à eux, poussent la démarche plus loin encore. Ils se focalisent sur l’apprenant plutôt que sur l’administrateur, conformément à la place prépondérante qu’occupe désormais l’expérience utilisateur (UX) dans de nombreux secteurs d’activité. Accès à différents formats pédagogiques, gamification, interactivité régissent le fonctionnement de ces outils basés sur la data. Plus que des modules, il offre la possibilité d’imaginer des parcours entiers auxquels agréger ses classes virtuelles ou réelles, ses actions de formation en situation de travail, ainsi que ses outils collaboratifs.
Objectif évident : capter et conserver l’attention de l’apprenant d’un bout à l’autre de la formation. En effet, l’unique fait de se tourner vers la formation à distance ne suffit pas à assurer l’engagement des collaborateurs. Selon Teach up, fournisseur de solutions e-learning, seuls 13 % d’entre eux complèteraient l’ensemble des modules non obligatoires.
Toujours sur les conseils de la société Teach up, le choix de la bonne plateforme repose sur quatre critères : le temps de création des modules le cas échéant, le soin porté à l’UX afin d’augmenter le taux de complétion, le paramétrage du niveau de maîtrise et le temps d’apprentissage.
Et pour le site d’avis et de logiciels Capterra, « une grande entreprise doit aborder le choix d’un LMS comme un projet informatique majeur avec une équipe dédiée […] Ce projet devient souvent le fer de lance de la transformation digitale de l’entreprise ».
Créer son propre contenu
Si de plus en plus d’organismes de formation adaptent des contenus-socles dans un souci d’individualisation et les combinent à une offre sur étagère afin de répondre aux besoins récurrents inhérents aux grosses entreprises, il est désormais possible pour ces dernières de concevoir leurs propres modules et cheminements d’apprentissages grâce aux plateformes-auteurs.
Parmi les avantages à produire son contenu e-learning en interne :
- adéquation totale avec les besoins de l’entreprise,
- plus de contrôle et de visibilité sur l’objet final,
- réduction des délais de production,
- gain financier.
L’exercice comporte néanmoins quelques inconvénients, tels que le manque d’expertise dans le domaine. Bien que l’ingénierie pédagogique devienne une compétence de plus en plus utile à développer pour un responsable formation, elle ne l’est pas toujours. Cela peut complexifier la tâche, de même que la prise en main du logiciel ralentir le travail.
Des limites qui risquent d’entacher le résultat, freiner l’adhésion des apprenants, faire perdre du temps à l’entreprise et donc de l’argent.
Ainsi, déléguer à la fonction formation la lourde mission de créer le contenu pédagogique demande que celle-ci en possède les compétences, le temps et le budget nécessaires.
Une troisième voie pourrait consister à articuler l’externalisation et la production interne de manière à ce que l’entreprise conserve son autonomie et la maîtrise du processus.
Mais que le responsable formation recours à prestataire spécialisé ou qu’il demande à son équipe de produire elle-même le contenu de l’offre de formation, la règle n°1 demeure la contextualisation. Pour que la formation suscite l’intérêt et se révèle vraiment efficace, les besoins des équipes doivent être recueillis et pris en considération. Les objectifs des dirigeants doivent être précisément identifiés, comme pour la plupart des politiques RH du reste. L’outil est un facilitateur, un plus, au service d’une stratégie et d’un état d’esprit.
Notre sélection de plateformes
Dans ce marché hyperconcurrentiel et foisonnant des plateformes e-learning, quelques noms font tout de même référence. Certaines se révèlent plutôt généralistes, à l’instar de Udemy qui promeut à la fois une version business et le fait d’intégrer l’apprentissage à ses vacances. D’autres se tournent définitivement vers les acteurs économiques.
Voici une sélection non exhaustive et non hiérarchique de solutions adaptées à la formation professionnelle des grandes entreprises :
Digiforma
Digiforma est une solution tout-en-un pour les professionnels de la formation. Ce logiciel saas intègre tous les outils nécessaires à la gestion de son activité de formation : la gestion administrative, une plateforme e-learning, la gestion commerciale, un système d’émargement numérique et un suivi qualité. Digiforma permet également un partage réciproque de tous les documents de formation et des documents avec les apprenants.
La solution Digiforma est facile à utiliser et personnalisable, elle a été développée par des formateurs pour les formateurs. confirmés.
– Note globale de 5/5 sur Capterra
Moodle
Très adaptée aux besoins de l’enseignement supérieur, la plateforme open source Moodle s’adresse également au monde de la formation professionnelle et continue. Elle propose une offre totalement personnalisable. La version payante permet l’accès d’un millier d’utilisateurs.
– Note globale de 4,3/5 sur Capterra
TalentLMS
La plateforme propose des cursus pour différents publics et occasions : développement de compétences des employés, onboarding ou encore formation des partenaires. Parmi les objectifs affichés : démocratiser la formation et répondre aux besoins des entreprises et de leurs équipes. Son slogan ? « Une plateforme conçue pour une adhésion totale ».
– Note globale de 4,7/5 sur Capterra
360Learning
Cette solution est conçue, comme son nom l’indique, à 360. Traduction : elle mise sur un fonctionnement collaboratif et propose aux entreprises de faire de leurs forces vives les premiers experts et ambassadeurs de leurs savoirs, compétences et métier. La plupart des utilisateurs sont des sociétés de plus de cent salariés.
– Note globale de 4,6/5 sur Capterra
Rise Up
Cette plateforme fait partie des outils nouvelle génération axés sur l’expérience utilisateur. Elle permet de couvrir l’ensemble du processus, de la création de contenu à la gestion des plannings de formation, en passant par le choix du dispositif et les évaluations. Elle donne accès à une bibliothèque prête à l’emploi.
– Note globale de 4,2/5 sur Capterra
Elucidat
Elucidat intègre la famille des solutions-auteurs et permet de créer une formation à partir de zéro. Auteurs guidés pour concevoir des modules adaptés aux standards, mises à jour facilitées, utilisation d’un workflow… constituent certaines des fonctionnalités proposées. Des entreprises comme Décathlon l’ont adoptée.
– Note globale de 4,6/5 sur Capterra
Percipio
Accessible en vingt-neuf langues, l’outil développé par Skillsoft fait partie des leaders de l’e-learning. La plateforme est utilisée par Toyota ou Virgin, et plus largement par « 70% des entreprises du Fortune 1000 », affirme l’éditeur. Avec une fonction de recherche similaire à celles de Netflix ou Facebook, la plateforme pense expérience utilisateurs.
– Note globale de 4,2/5 sur Capterra