La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) peut être à l’initiative de l’employeur dans le cadre du Plan de Développement des Compétences, de son référentiel de compétences, ou du salarié si ce dernier souhaite évoluer sur son poste, acquérir un diplôme ou une certification.
Dans tous les cas, le diplôme visé doit être inscrit au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP).
Il existe évidemment un certain nombre d’étapes à franchir et de process à respecter.
Découvrez les principes de la VAE, ses objectifs et les conditions de recevabilité d’un dossier.
Vous apprendrez qui finance la VAE et comment se déroulent les différentes étapes d’accompagnement et d’évaluation.
Les principes de la VAE
Toute personne engagée dans la vie active a la possibilité de faire valoir les acquis de son expérience en obtenant une certification et ce, sans condition d’âge ou de niveau d’études préalable requis.
Le diplôme visé doit cependant être en lien avec l’expérience du demandeur et reconnu au RNCP.
Lorsque le demandeur obtient son diplôme ou sa certification professionnelle, cette dernière a la même valeur que celle obtenue lors d’une formation.
En effet, le dispositif VAE permet la validation des compétences acquises par le bénéficiaire qui aboutit à l’obtention d’une certification.
Les objectifs de la VAE
Une VAE peut être à l’initiative de l’employeur dans le cadre du Plan de Développement des Compétences, mais si la demande émane du salarié, ses objectifs peuvent être multiples.
En effet, il peut souhaiter :
- changer de métier ;
- faire reconnaître ses compétences par la certification
- évoluer sur son poste ;
- changer d’emploi ;
- passer un concours en vue d’intégrer une école ou une formation ;
- retrouver confiance en lui par la valorisation de son expérience.
La VAE selon les différents métiers
Les métiers éligibles à la VAE sont très variés et couvrent de nombreux domaines d’activité. Voici quelques exemples de métiers et de certifications professionnelles pouvant être obtenues par la VAE :
Métiers de la santé : aide-soignant, infirmier, manipulateur en électroradiologie médicale, orthophoniste, psychomotricien, etc.
Métiers de l’éducation et de la formation : assistant d’éducation, enseignant, formateur, conseiller en formation, etc.
Métiers du social : assistant social, éducateur spécialisé, médiateur familial, etc.
Métiers du commerce et de la gestion : gestionnaire de paie, responsable de rayon, chef de projet, responsable qualité, etc.
Métiers de l’artisanat : boulanger, pâtissier, coiffeur, maçon, électricien, etc.
Métiers de l’industrie : technicien en électronique, mécanicien, chaudronnier, soudeur, etc.
Chaque certification professionnelle dispose de son propre référentiel de compétences et de son propre processus de validation. Il est donc important de se renseigner auprès des organismes certificateurs pour connaître les modalités précises de la VAE pour chaque métier.
Financement de la VAE
Pour la VAE, il faut envisager la prise en charge de dépenses telles que les frais d’examen de recevabilité du dossier, d’accompagnement du bénéficiaire, sa rémunération et les frais d’évaluation par l’organisme certificateur.
Les candidats à la VAE peuvent bénéficier de différentes aides financières pour les accompagner dans leur démarche. Voici les principales aides disponibles :
Le Compte Personnel de Formation (CPF) : le CPF permet de financer tout ou partie des frais liés à la VAE, notamment les frais de dossier, d’accompagnement et de certification. Les heures de CPF acquises peuvent être mobilisées pour financer la préparation à la VAE.
Les dispositifs de financement de Pôle emploi : les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’aides financières de Pôle emploi pour la VAE. Ces aides peuvent couvrir les frais de dossier, de préparation et de certification.
Les dispositifs de financement des Régions : certaines Régions proposent des aides financières pour la VAE, notamment pour les personnes qui n’ont pas accès au CPF. Ces aides peuvent prendre la forme d’une prise en charge totale ou partielle des frais de la VAE.
Les dispositifs de financement des OPCA/OPCO : les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) ou les Opérateurs de Compétences (OPCO) peuvent proposer des aides financières pour la VAE. Ces aides peuvent prendre la forme d’une prise en charge totale ou partielle des frais de la VAE.
Les dispositifs de financement des employeurs : les employeurs peuvent financer tout ou partie des frais de la VAE de leurs salariés. Dans ce cas, il convient de se renseigner auprès de l’employeur pour connaître les modalités de prise en charge.
Il est important de noter que ces aides financières peuvent varier en fonction de la situation du candidat à la VAE (demandeur d’emploi, salarié, etc.) et de la certification professionnelle visée. Il est donc conseillé de se renseigner auprès des différents organismes pour connaître les aides financières disponibles et les modalités de prise en charge.
Conditions de recevabilité du dossier VAE
Qui sont les bénéficiaires de la VAE ?
L’âge, la nationalité et le niveau de formation initial ne sont en aucun cas un obstacle à une demande de VAE. Il faut cependant que le demandeur justifie d’au moins 1 an d’expérience en lien avec la certification visée.
Sont prises en compte les activités salariées en CDD, en intérim, en CDI, le bénévolat, les activités syndicales, les missions réalisées en milieu professionnel comme la période de formation en milieu professionnel (PFMP), ou le stage pratique d’une formation diplômante.
Notez que la VAE implique un investissement de temps conséquent pouvant s’étaler de 8 à 12 mois.
Avant de franchir les différentes étapes de la VAE, le candidat remplit au préalable un dossier de recevabilité.
La demande est étudiée par l’organisme certificateur qui juge de l’admissibilité du dossier en fonction des pièces justificatives qui le composent.
Le candidat peut être sollicité pour passer un entretien oral devant un jury.
Composition du dossier de recevabilité
Le dossier de recevabilité comporte trois catégories :
- un questionnaire qui devra être dûment rempli ;
- les documents prouvant la durée de l’expérience du demandeur en lien avec la certification demandée ;
- les pièces justificatives à joindre obligatoirement, telles que les bulletins de salaire, les attestations employeurs, les déclarations fiscales, l’extrait de Kbis, etc.
Une fois la demande formulée auprès de l’organisme certificateur, le candidat constitue le dossier de validation.
Ainsi, le jury sollicité pourra évaluer le demandeur en fonction des compétences acquises au regard du diplôme visé.
Modalités de la VAE pour les salariés
Modalités à l’initiative de l’employeur et du salarié, découvrez en consiste précisément l’accompagnement VAE.
En quoi consiste l’accompagnement VAE ?
L’organisme certificateur ou tout prestataire habilité peut accompagner la démarche de VAE, depuis la constitution du dossier jusqu’à l’évaluation finale devant le jury.
Il s’agit d’une expertise et d’un soutien méthodologique pour aider le demandeur à constituer son dossier de validation, et le préparer à son évaluation finale qui peut notamment prendre la forme d’une mise en situation professionnelle.
Les services compris dans l’accompagnement sont réalisés en fonction du besoin du demandeur.
Il peut s’agir d’entretiens individuels, de travail en présentiel, ou bien à distance, ou encore de travaux réalisés en petits groupes.
L’accompagnement peut également consister en une assistance à la recherche d’éventuelles formations complémentaires identifiées par le diplôme visé.
On observe une durée moyenne de 10h à 40h qui s’évalue en fonction du profil du candidat et de ses besoins spécifiques.
Modalités à l’initiative de l’employeur et du salarié
La VAE peut s’inscrire dans le cadre du Plan de Développement des Compétences et être à l’initiative de l’employeur.
À ce titre, le salaire et la protection sociale sont maintenus.
Le dispositif VAE engage les parties à travers une convention signée entre l’organisme certificateur, l’employeur et le salarié.
Ce document précise le diplôme visé, la période et la prise en charge des frais liés à la VAE.
Depuis l’épidémie du COVID-19, les coûts relatifs à la VAE peuvent être pris en charge à 100% dans le cadre du FNE Formation.
Notez que la VAE peut être également effectuée dans le cadre du dispositif de reconversion PRO A.
Le salarié n’a pas besoin d’autorisation d’absence et peut entamer une démarche de VAE après avoir signé un avenant à son contrat de travail qui précise la durée et l’objet de PRO A.
Le demandeur peut également solliciter un congé VAE d’une durée de 24h consécutives ou non. Il est accordé à la demande du salarié sur autorisation de l’entreprise.
La VAE diminue le temps de formation des salariés, elle permet de réduire les coûts engagés par l’employeur et enfin, limite les absences des salariés.
À noter également que pour faire reconnaître les compétences d’un groupe de collaborateur et non d’un seul salarié, la VAE collective est tout à fait envisageable.
La VAE en 2023 : un nouveau projet de loi
Fin décembre 2022, une nouvelle loi nommée “Marché du travail” a été votée. Dans cette publication, on remarque de nombreux changements concernant la VAE, qui visent à faciliter l’accès à cette démarche auprès du grand public.
Ces changements comprennent l’ouverture de l’accès au processus de VAE à tous, quel que soit le statut ou la catégorie d’emploi, et la réduction de la période minimale d’expérience requise. Il y aura également un nouveau service public de la VAE, avec un groupement d’intérêt public (GIP) chargé d’orienter et d’accompagner toute personne souhaitant faire valider son expérience. En outre, la loi autorise la VAE partielle, permettant aux personnes d’acquérir un bloc de compétences d’une certification plutôt qu’une certification complète.
Pour en savoir plus sur cette nouvelle loi relative à la VAE, c’est par ici.
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